église Saint-pierre Saint-paul de Nivillac


Géographie

Situé dans le bourg de la commune, cet édifice est l'église paroissiale de Nivillac[2].

Toponymie

L'église est citée dès 1063 sous le nom de "Aecclesiam Sancti-Petri in Nuilac" dans un acte du cartulaire de Redon[3]. Son vocable tend à prouver que la construction de cette église ne résulte d'aucune influence bretonne, mais que ses origines se confondent avec celle du diocèse de Nantes. La qualité de doyen du recteur de Nivillac s'expliquerait par l'antériorité de la création de la paroisse sur celle de La Roche-Bernard[4]. Cependant, on trouve aussi la mention de Sainct-Pere en 1455[2].

Histoire

L'église n'appartenait à aucun monastère ; le recteur y était nommé directement par l'évêque de Nantes[4]. 

Ancienne église

Les murs de sa nef, percés d'arcades en plein cintre, sont antérieurs à l'époque romane. Ses murs ont toujours été conservés malgré toutes les transformations effectuées aux XIIe et XVe siècles selon les styles successifs des époques. Le Bulletin annuel de la société polymathique du Morbihan en fait une description brève dans sa parution de 1863[5] :

 

« Petit appareil irrégulier. Forme de croix latine, dont les deux bras, peu profonds, sont d'inégale largeur. Deux bas-côtés. Abside demi-circulaire allongée, moins élevée que la nef. Contreforts simples, adhérents, peu saillants, très élevés. Absence de corniche. Sur l'inter-transept, grosse tour carrée amortie en ardoises. À l'ouest, porte plein cintre sans aucun ornement ni tailloir. Dimensions du monument dans l'œuvre : 30 m sur 12 m environ. Six travées d'architecture. Arcades plein cintre, retombant sur les piliers à simple tailloir, au chœur sur des colonnettes cylindriques engagées. Lambris simple, très élevé à la nef. Entraits à têtes de crocodile, au transept nord. Fenêtres en cintre brisé, dimensions de 1 à 2 ; l'une d'elles à quatre feuilles et trilobé aigus. À l'ouest, fenêtres étroites en plein cintre, et au-dessus, oculus circulaire entouré de six petites ouvertures également circulaires. Traces de vitraux. » 

 

UN PROJET AMBITIEUX

Le 27 août 1899, le conseil municipal de Nivillac admet la nécessité absolue de reconstruire l'église paroissiale suite à une demande d'une subvention de 30 000 F par le conseil de fabrique de Nivillac[6]. Conçut par l'Architecte Mathurin Fraboulet ce projet fut accepté par le préfet du Morbihan le 22 janvier 1900. Son objectif était de contenir prêt de 1250 personnes. Entièrement en Granit et paré de pierre blanche, le projet fut annulé faute de financement[7].

Nouvelle eglise

C'est à partir de juillet 1900 que commence finalement la construction de la nouvelle église. Toujours dédiée à saint Pierre et saint Paul, elle fut consacrée le 15 octobre 1902. L'édifice restera sans clocher jusqu'en 1929[8]. L'édifice actuel n'a pas beaucoup d'intérêt mais renfermait un tableau remarquable de Christ bénissant[9] du XVIIe siècle classé monument historique[10]. En 2002, une grande célébration fut organisé pour le centenaire de l'église[8].

aménagements extérieures

Les mesures de modernisation de l'État durant le règne de Napoléon III ont conduit à supprimer les sépultures à l'intérieur des agglomérations. Comme de nombreuses communes, le cimetière de Nivillac entourrait l'ancienne église.

 Lors du conseil Municipal du 10 mai 1858, on évoqua pour la première fois cette translation en ces termes[11]:

 

« Par une circulaire en date du 19 mars 1857, monsieur le préfet nous rappelle que, si le cimetière actuel de la commune de Nivillac est dans l'enceinte du bourg, on devra nécessairement en établir un nouveau à une distance de 30 ou 40 mètres au moins du bourg, réunissant les conditions voulues par le décret du 23 prairial an XII. Par une autre lettre du 27 avril dernier, monsieur le préfet prescrit une distance d'au moins 100 mètres du bourg et de toute habitation...

 

que la translation du cimetière est admise en principe

 

que le terrain de la Croix-Jacques, joignant le chemin de Folleux à La Roche-Bernard, soit adopté comme réunissant les conditions voulues par le décret du 23 prairial an XII ; qu'en conséquence le Maire est autorisé à le faire fouiller de nouveau afin de s'assurer que la nature permet, dans toutes ses parties, d'y creuser les fosses à la profondeur voulue.

 

Pour pourvoir à cette dépense, le conseil est d'avis que la route no 1 soit réduite à sa valeur réglementaire et que les excédents soit vendus, pour que le produit soit appliqué à payer la dépense que nécessite la translation du cimetière. »

 

Finalement, les nombreux débats de conseil municipal ont mis en avant que le prix de vente demandé par le propriétaire de la Croix-Jacques était trop élevé. Les finances de la commune n'étant pas florissantes, on décida de chercher un autre terrain. Monsieur de Kercado, propriétaire du château de Lourmois, fit alors don d'un terrain dépendant de celui-ci, il fut pour cela attendre 1876. Il fallut encore 5 ans pour réaliser les travaux d'aménagement.

 

Voici comment l'abbé Gougeon, recteur de la paroisse de 1878 à 1897, décrivit la translation du cimetière[12] :

 

« Le lundi 26 mars 1881, on commença l'enlèvement des terres de l'ancien cimetière, situé autour de l'église. Elle furent transporté par les habitants de la commune. Monsieur Jean Boterf, toujours désireux de faire le bien et de ménager les intérêts de la localité, voulant d'autre part que ces terres bénites fussent transportées avec tout le respect qui leur était dû. »

Personnalités liées à l'église

Prise de possession de la cure du 10 août 1756

 

Ce document est un des plus anciens documents disponibles sur l'église paroissiale de Nivillac. Il atteste de la prise de possession de la cure de Nivillac par Jean Cosnai[13].

 

Liste des recteurs de Nivillac[8]

 

1800 - 1830 : Père Saulny

1830 - 1852 : Père Gergaud

1852 - 1861 : Père Crambert

1861 - 1875 : Père Mouillard

1875 - 1875 : Abbé Orhand

1875 - 1878 : Père Lefort

1878 - 1897 : Jean Gougeon

1897 - 1906 : Théodore Eveno

1906 - 1912 : Ernest Magnin

1912 - 1936 : Victor Boschet

1936 - 1946 : Prosper Boulot

1946 - 1963 : Calixte Le Breton

1963 - 1978 : Alfred Barbier

1978 - 1996 : Père Menant

1996 - 2011 : Francis Loisel

2011 - 2018 : Simon Baron

Depuis 2018 : François-Xavier Robert

 

Références

 

|2] Société polymathique du Morbihan, « Bulletin de la Société polymathique du Morbihan », sur Gallica, 1938 

[3]Cartulaire de l'Abbaye de Redon en Bretagne : [832-1124] / publ. par M. Aurélien de Courson,..., 1863

[4]Léon Maître, L'ancienne Baronnie de La Roche-Bernard, Le Livre d'Histoire, 150 p., p. 53

[5]Louis (1830-1884) Auteur du texte Rosenzweig, Répertoire archéologique du département du Morbihan / rédigé sous les auspices de la Société polymathique de ce département, par M. Rosenzweig,..., 1863

[6]Extrait des registres de délibérations du conseil municipal, Séance du 27 août 1899, p. 118

[7]Jacques HAZO, Histoire des églises et chapelles d'Arc Sud Bretagne, Brest, Ouestélio, aout 2018, 282 p. (ISBN 978-2-9545776-5-4), p. 128

[8]Gilbert TENDRON, Centenaire 1902-2002, Nivillac, Imprimerie Moreau, septembre 2002, 36 p., p. 12

[9]« Le Christ bénissant exposé au Musée des beaux-arts de Rennes », Ouest France,‎ 20 décembre 2014

[10]« tableau : Christ en buste », notice no PM56000697, base Palissy, ministère français de la Culture

[11]Archives communales de Nivillac, Archives départementales du Morbihan

[12]Archives paroissiales de Nivillac, Presbytère de La Roche-Bernard

[13]G1109, Prise de possession de la cure, Archives de Nivillac, Archives départementales du Morbihan

 

Le Christ bénissant

 

Ce tableau du peintre espagnol José de Ribera (1591-1652), attribué avec certitude à l'artiste assez récemment, a été restauré début 2013 par Justina Verdavaine, peintre restauratrice de La Bouexière (Ille-et-Vilaine). La restauration met en lumière les couleurs rouge et bleu ainsi que le drapé et la position des deux mains : la droite faisant le geste de bénir et la gauche tenant le globe terrestre. Il est un des éléments d'une série de jeunesse de Ribera. Cette œuvre fait partie d'une série de treize personnages représentant les apôtres et le Christ (un Apostolado) dont cinq sont connus. Il s'agit de Saint-Jean-l'Évangéliste (Le Louvre), de Saint-Jude-Thaddée (musée des beaux-arts de Rennes), de Saint-Mathieu (collection privée de Paris), de Saint-Thomas (Szepmuveszeti muzeum de Budapest) et donc le Christ bénissant (église paroissiale de Nivillac).